Quatrième de couverture :
Une petite ville américaine est ravagée par la fermeture de l'unique
usine, délocalisée au Mexique. Jake Skowran a non seulement perdu son
travail, sa télé, son aspirateur, mais aussi sa petite amie, partie vers
des cieux plus cléments... Pour ne pas perdre aussi sa propre estime,
il est prêt à accepter n'importe quel "petit boulot", y compris celui
que Ken Gardocki, bookmaker mafieux, lui propose : tuer sa femme. Avec
sérieux et application il s'attelle à son nouveau travail... Un portrait
au vitriol de l'Amérique des laissés-pour-compte.
Iain Levison est l'auteur de A Working Stiff's Manifesto, un récit autobiographique. Né en Écosse, il a grandi aux États-Unis et vit à Philadelphie. Un petit boulot est son premier roman.
"Jake est le nouveau héros des temps modernes... Ce Petit boulot pourait
devenir un antidote à la déprime généralisée... un bestseller !"
Martine Laval, Télérama
"Iain Levison a réussi, avec son premier roman, un coup de maître." Émilie Grangeray, Le Monde
"Noir et loufoque... une sacrée bonne surprise." Isabelle Lortholary, Elle
***
Mon avis :
Je suis tombée sur ce roman un peu par hasard, en flânant dans les
rayons de la petite mais néanmoins charmante bibliothèque de mon bled.
J'avais le souvenir d'avoir passé un excellent moment de lecture avec Arrêtez-moi là !
du même auteur, un court roman qui tordait le cou au système judiciaire
américain, je n'ai donc pas beaucoup hésité avant de l'emprunter. Et je
ne le regrette pas !
J'ai suivi Jack, anti-héros notoire, avec délectation tout au long de
ses aventures. Quand tu perds ton boulot, que tes créanciers font saisir
tes moindres possessions, que ton horizon est aussi dégagé qu'une
colline pelée par temps d'orage, alors oui, tu es sûrement prêt à tout.
Le petit boulot, histoire d'effacer une dette de jeu, n'est que la
première étape ! Parce qu'après avoir tué la femme de Gardocki, Jack ne
balance pas le flingue qui lui a servi à commettre son méfait dans la
rivière, comme convenu... Et que, forcément, ça revient pour lui à
mettre le doigt dans un engrenage qu'il ne maîtrisera pas. Enfin,
peut-être que si, mais ça, pour le savoir, il faudra que tu ailles au
bout de la lecture de ces 211 pages délectables.
J'ai bien évidemment songé au cinéma social anglais, avec ses films qui
mettent en scène des chômeurs ne manquant pas d'idées pour améliorer le
quotidien, mais aussi à l'univers barré des frères Coen, Fargo et The big Lebowski en tête. Oui, j'ai vraiment trouvé à ce roman un côté indéniablement cinématographique, à quand une adaptation ?
Ce livre a l'air léger comme ça, est définitivement très drôle, d'un
humour teinté de noir comme je l'aime, mais surtout véhicule un propos
profondément critique à l'égard du capitalisme débridé, de la société de
consommation, du monde du travail. J'ai aussi adoré le côté amoral de
cette histoire, le style jubilatoire de l'auteur y étant pour beaucoup :
ça me fait toujours cet effet quand on parvient à écrire des choses
pour le moins "dégueu" (oui, je sais, mais aucun autre mot ne m'est venu sur l'instant !) avec autant de légèreté ! J'aurais juste adoré que ça dure un peu plus longtemps.
Une réussite. Qui m'a donné envie de me jeter sur les trois romans de l'auteur que je n'ai pas encore lus.
Quoi qu'il en soit, je te le recommande sans hésiter.
*
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